Graffiti d’un lyrics de La Rumeur.
[Couplet 1: Hamé]
Avec nos fronts en fièvre, avec nos poings en grève
Et un vacarme d’armes à bâillonner les chiens de garde du palais
Avec une étincelle frêle aux coins des lèvres sur une mare noire de kérosène
Avec des plages pleines du sang séché de nos veines
Avec un incendie au cœur et la mémoire de la sueur
Avec le talon fier plein de poussière et la musique éclair du revolver
Quand elle rythme la fuite des pitres sous les jupons de l’institution
Avec des torches rallumées au lendemain des massacres, et puis
Les vapeurs âcres qu’exhalent nos plans d’attaque en bouillant dans le cloaque
Avec un goût prononcé pour la poésie du fond des mines
Et un faible avéré pour la nitroglycérine
Avec les plans du bâtiment plus les chiffres-clés des codes d’accès
Avec le « rass », avec les dents, avec finesse
Avec du temps, avec ou sans l’aide du ciel mais avec toi, lui et elle :
Et avec toi
On frappera x10
[Couplet 2: Philippe]
Sur ma vie, sur ma tête, que les porcs restent à l’abri
Je te rassure pour le bain de sang par terre
Comme j’ai bien appris mes leçons de guerre
Sur ta patrie on frappera, mes soldats en batterie
Stratégiquement sur la SNCF quand, dans mes rangs
La haine s’élève pour effacer le sourire sur ses lèvres
On frappera et on fera pas de prisonniers
Que les volontaires viennent se désigner !
Y’aura plus de secours, plus de ligne de téléphone
Sur les postes de police, poste et télécoms
On frappera surtout sur la capitale
Sur toutes ses fonctions vitales et on fera pas dans le détail
Et on dansera sur les ruines de ces belles vitrines
Et, à notre passage, tu pourras compter les victimes
Barricades, barrages partout sur Paris
Partout sur la ville que de la barbarie
Reçu 5 sur 5, on tient le siège d’ici au palais de justice
Et, pour ces briseurs de rêves, y’aura pas d’armistice
Dans ces zones sinistrées
Appelle tes militaires pour aider les « kisdés »
On frappera x10
[Couplet 3: Ekoué]
Toujours la main sur le cœur pour palper l’acier
Dans la poche intérieure de mon bombardier
On frappera même au sol pour un regard, une parole
La sanction tombe sans discuter une plombe
Pour ce genre de nègres qui, pour paraître plus intègre, se désintègre – c’est le cas de le dire – pour embrasser le cul de la patronne, plus rien ne m’étonne
Comme des merdes de chien et pour des miettes de pain, on frappera
On fera la misère pour combler soit-disant notre absence de repères
Pour qu’on en vienne à des méthodes à l’ancienne
En pleine période de vache maigre pour qu’on nous lâche du blé
Pour qu’on nous lèche les pieds
Sous la menace d’un ou plusieurs colis suspects
La douce France couche pour de l’oseille
Et partout en Afrique je ferai courir le bouche-à-oreille
On frappera, on forcera les serrures des portes blindées
Et cadenassées de la préfecture pour, qu’enfin
Les « zinclars » en galère de papelards s’offrent le plus beau des mariages blancs
Pour ne rien laisser au hasard mais tout en bazar, juste pour crever l’écran
On frappera x10